Depuis son lancement de Starlink de SpaceX dirigé par Elon Musk, celui ci a transformé la manière dont certaines personnes accèdent à Internet en particulier dans les zones reculées où les infrastructures terrestres sont inexistantes ou insuffisantes. Mais avec l’introduction de la technologie Direct to Cell, Starlink franchit une nouvelle étape : connecter directement les smartphones à ses satellites en orbite basse, sans passer par des antennes-relais traditionnelles. Alors, qu’est-ce que le Direct to Cell exactement ? Comment fonctionne-t-il ? Quels sont ses objectifs, ses limites et son impact potentiel ? Plongeons dans les détails de cette innovation qui pourrait bien redéfinir les télécommunications mondiales.
Une ambition claire : supprimer les zones blanches
Le concept de Direct to Cell est simple en apparence mais révolutionnaire dans ses implications. Il s’agit d’un service qui permet aux téléphones mobiles standards, compatibles avec la 4G (LTE), de se connecter directement aux satellites de la constellation Starlink. L’objectif principal ? Éliminer les zones blanches, ces régions où les réseaux cellulaires traditionnels ne parviennent pas à offrir une couverture fiable, que ce soit en pleine campagne, en haute montagne, au milieu de l’océan ou dans des zones sinistrées.
Imaginez pouvoir envoyer un SMS, passer un appel ou naviguer sur Internet depuis un bateau en pleine mer ou une forêt isolée, sans avoir besoin d’un équipement spécial ou d’une antenne parabolique comme celle utilisée pour l’Internet fixe de Starlink. Avec Direct to Cell, votre smartphone devient une passerelle directe vers l’espace, et cela change la donne pour des millions de personnes à travers le monde.
Comment fonctionne le Direct to Cell ?
Pour comprendre cette technologie, il faut se pencher sur ses bases techniques. Les satellites Starlink équipés de la fonctionnalité Direct to Cell ne sont pas des satellites classiques : ils intègrent un modem eNodeB, une sorte de « mini-tour cellulaire » spatiale capable d’émettre et de recevoir des signaux LTE. Ces satellites orbitent à environ 550 km d’altitude, dans ce qu’on appelle l’orbite terrestre basse (LEO), ce qui réduit la latence par rapport aux satellites géostationnaires traditionnels situés à 36 000 km.

Voici les éléments clés de son fonctionnement :
- Antennes avancées : Chaque satellite Direct to Cell est doté d’une antenne de grande taille (environ 6,21 m²), bien plus imposante que celles des satellites Internet classiques de Starlink. Ces antennes utilisent une technologie de formation de faisceaux (beamforming) pour diriger précisément les signaux vers des zones spécifiques au sol, optimisant la couverture et la puissance du signal.
- Connexion inter-satellites : Les données ne voyagent pas directement du satellite à une station terrestre à chaque fois. Grâce à des liaisons laser entre les satellites, elles transitent dans l’espace d’un satellite à l’autre jusqu’à atteindre une station au sol connectée au réseau Internet mondial. Cela permet une couverture continue même dans les zones sans infrastructure terrestre.
- Compatibilité universelle : Contrairement à d’autres solutions satellites comme les SOS d’urgence d’Apple sur iPhone 14 et 15, Direct to Cell ne nécessite aucune modification matérielle ou logicielle sur les smartphones existants. Si votre téléphone supporte la 4G, il peut théoriquement se connecter au réseau Starlink, tant que le ciel est visible.
- Transfert dynamique : Les satellites se déplacent à des vitesses de plusieurs milliers de kilomètres par heure. Pour maintenir une connexion stable, le système gère des transferts fluides entre satellites, un peu comme un téléphone passe d’une antenne-relais à une autre en roulant sur l’autoroute.
En résumé, ces satellites agissent comme des antennes-relais volantes, capable de capter les faibles signaux des smartphones et de les relier au reste du monde via la constellation Starlink.
Une mise en place progressive
Le déploiement de Direct to Cell suit un calendrier bien défini, avec des étapes progressives pour introduire ses fonctionnalités :
- 2024 : Les SMS
Le service a débuté avec la capacité d’envoyer et de recevoir des messages texte. Dès janvier 2024, SpaceX a annoncé avoir réussi à transmettre un premier SMS via un satellite Direct to Cell en partenariat avec l’opérateur américain T-Mobile. Des tests ont également permis d’utiliser des applications comme WhatsApp ou X pour envoyer des messages, démontrant une compatibilité immédiate avec les usages courants. - 2025 : Appels vocaux et données
Cette année marque une étape cruciale. Dès le début 2025, des opérateurs comme T-Mobile aux États-Unis ont commencé à proposer des forfaits bêta incluant les appels vocaux et une connexion Internet mobile via Direct to Cell. Les débits initiaux atteignent environ 17 Mbit/s en téléchargement, ce qui est suffisant pour naviguer sur le web, envoyer des e-mails ou écouter de la musique en streaming. La vidéo et les usages plus gourmands devraient arriver plus tard, à mesure que la constellation s’étoffe. - Futur : IoT et couverture globale
À terme, Starlink prévoit d’étendre Direct to Cell aux objets connectés (Internet des Objets, ou IoT), comme les capteurs agricoles ou les dispositifs de suivi environnemental. L’objectif ultime est une couverture quasi totale de la planète, des zones côtières aux régions les plus isolées.

Le lancement des premiers satellites compatibles Direct to Cell a eu lieu le 2 janvier 2024, avec six unités déployées dans l’espace. Depuis, SpaceX accélère le rythme : des dizaines de lancements ont suivi, et à ce jour, des centaines de satellites sont déjà en orbite pour constituer cette nouvelle constellation.
Où en est-on aujourd’hui (février 2025) ?
À la date actuelle, le 25 février 2025, Direct to Cell est en phase de déploiement actif. Aux États-Unis, T-Mobile a ouvert une bêta pour un nombre limité d’utilisateurs, permettant d’envoyer des SMS et de passer des appels dans des zones sans couverture terrestre. Des tests concluants ont été réalisés dans des environnements variés – urbains, ruraux, en intérieur et sous des arbres – avec des smartphones Android (Samsung, Google) et iOS (Apple) standards.
Ailleurs dans le monde, Starlink a signé des partenariats avec des opérateurs comme Rogers (Canada), Optus (Australie), KDDI (Japon), One NZ (Nouvelle-Zélande) et Salt (Suisse). En Ukraine, un accord avec Kyivstar prévoit une activation fin 2025 pour soutenir les communications dans le contexte du conflit en cours. En France, cependant, aucun opérateur n’a encore officialisé de collaboration, bien que des discussions soient probables avec des acteurs comme Bouygues Telecom, déjà partenaire de Starlink pour des offres fixes.
Les avantages de Direct to Cell
Cette technologie apporte des bénéfices concrets, tant pour les individus que pour les sociétés :
- Couverture universelle : Que vous soyez un randonneur en montagne, un marin en haute mer ou un habitant d’une région rurale mal desservie, Direct to Cell promet de vous garder connecté.
- Réponse aux catastrophes : Lors des ouragans Helene et Milton aux États-Unis en octobre 2024, le service a été déployé en urgence pour permettre aux victimes de contacter les secours, prouvant son utilité dans les situations critiques.
- Simplicité : Pas besoin d’acheter un téléphone satellite coûteux ou une antenne spécifique. Votre smartphone actuel suffit.
- Partenariats avec les opérateurs : En s’associant à des opérateurs existants, Starlink intègre Direct to Cell comme une extension naturelle de votre forfait mobile, avec une itinérance transparente.
Les défis et limites
Malgré son potentiel, Direct to Cell fait face à plusieurs obstacles :
- Réglementation : Les fréquences utilisées doivent être approuvées par des organismes comme la FCC (États-Unis) ou l’ARCEP (France) pour éviter les interférences avec les réseaux terrestres.
- Débits limités : À 17 Mbit/s maximum pour l’instant, Direct to Cell ne concurrence pas encore la 5G en termes de vitesse. Il est conçu pour la couverture, pas pour remplacer les réseaux urbains.
- Coût : Si les tarifs ne sont pas encore publics, le financement d’une constellation satellitaire aussi vaste pourrait se répercuter sur les utilisateurs finaux ou les opérateurs partenaires.
- Impact environnemental : La multiplication des satellites inquiète les astronomes, car leur luminosité perturbe les observations du ciel. SpaceX travaille à réduire cet effet, mais le débat persiste.
Direct to Cell face à la concurrence
Starlink n’est pas seul sur ce marché. Des concurrents comme AST SpaceMobile (en partenariat avec AT&T) ou Globalstar (allié d’Apple pour les SOS d’urgence) développent des technologies similaires. Cependant, Direct to Cell se distingue par sa compatibilité universelle et l’ampleur de la constellation Starlink, qui compte déjà plus de 7 000 satellites en orbite – un avantage logistique colossal.
Apple, par exemple, limite sa connexion satellite aux iPhone récents et aux urgences, tandis que Starlink vise une utilisation quotidienne plus large. Amazon avec son projet Kuiper, pourrait aussi entrer dans la danse, mais il est encore loin d’atteindre le niveau de déploiement de SpaceX.
Quel avenir pour Direct to Cell ?
À court terme, Direct to Cell va continuer à se développer avec de nouveaux lancements de satellites et des partenariats élargis. En France, on peut imaginer une annonce prochaine avec un opérateur majeur, vu l’intérêt croissant pour les solutions satellites. À long terme, si les débits augmentent et que les coûts restent raisonnables, cette technologie pourrait devenir une alternative crédible aux réseaux terrestres dans certaines régions, voire un complément standard aux forfaits mobiles.
Pour les nomades numériques, les voyageurs ou les populations des zones mal desservies, Direct to Cell représente une promesse alléchante : rester connecté, où que l’on soit. Mais son succès dépendra de la capacité de SpaceX à surmonter les défis techniques, réglementaires et économiques tout en répondant aux attentes des utilisateurs.
Conclusion
Le Direct to Cell de Starlink, c’est bien plus qu’une simple extension de la constellation spatiale d’Elon Musk. C’est une vision audacieuse d’un monde où la connectivité ne connaît plus de frontières géographiques. En connectant directement nos smartphones aux satellites, cette technologie repousse les limites de ce que nous pensions possible en matière de communication. Si les zones blanches appartiennent bientôt au passé, ce sera en grande partie grâce à des innovations comme celle-ci. Alors, êtes-vous prêt à décrocher un appel depuis l’espace ?
Source : Starlink
Oui, je suis intéressé par la technologie Direct to Cell et je veux l’essayer à sa sortie !